L’action se situe à la fin de la deuxième guerre mondiale dans un petit café de campagne. Les patrons du ,, Miroir” exploitent aussi une petite ferme. Le mari, Mong, plutôt simple d’esprit, est dominé par sa femme, Martha. C’est elle qui prend les décisions et c’est elle qui est considérée et acceptée comme le vrai chef de famille.
Leur flue adulte, Genevieve, est vraiment ie produit caractéristique de la docilité simpliste du père et de i’orgueil raffiné de la mère. En plus, elle sait queue a du charme et elle jouit pleinement des attentions de la clientèle masculine.
Depuis près d’un an, le ,,Miroir” a un nouvel habitué assidu. C’est Dré Vandaelen, un alcoolique invétéré, qui est valet de ferme. André est un personnage énigmatique. Ses changements d’humeur n’étonnent plus personne. D’un moment à I’autre, il passe des éclats de rire excessifs au cafard Ie plus profond. A certains moments, tout parait changer en lui. Alors il devient très sérieux et ce qu’il dit, témoigne dune intelligence in¬soupçonnée. On a ‘impression qu’iI est tourmenté et qu’il veut cacher par tous es moyens ses origines et son passé. Sa femme Marieke, souffre terriblement des problèmes de son mari. Elle doit s’occuper seule de l’éducation des enfants et dans ces années de guerre, elle arrive difficile¬ment à trouver de quoi nourrir son ménage. Pourtant, elle a encore le cou¬rage et la force d’essayer d’aider son man à retrouver le droit chemin.
Le garde-champêtre ne manque jamais à l’appel. Sa bravoure et son aplomb extérieurs ne sont qu’une vague apparence de ce qu’il voudrait être réellement. Son plus grand don, c’est de répandre es petites nouvel¬les locales à une vitesse fénoménale.
Un soir d’été, un jeune homme échoue par hasard au ,, Miroir”. II s’appelle Julien, mais il préfère ,, Jing “. II risque la déportation vers I’Allemagne et ii se cache chez un fermier du village. C’est un excellent musicien. II joue de I’accordéon et il a une voix magnifique. Comme il en a marre de passer ses journées à ne rien faire, il décide daller au café pour essayer de gagner un peu d’argent de poche en chantant et en jouant de l’accordéon. Il na d’yeux que pour la voluptueuse Genevieve. C’est le coup de foudre.
Mais un officier allemand, en panne de moteur, fait son entrée dans au¬berge., Jing” joue bien la comédie et Genevieve n’hésite pas à employer tous ses charmes pour détourner attention de l’intrus. Même le garde-champêtre essaie de se montrer à la hauteur de la situation et à l’étonne¬ment général, Dré engage la conversation. Personne ne savait qu’il parlait I’Allemand. Martha, a patronne, passe toutes ses responsabilités à Mong, qui ne sait plus très bien où il en est. Tout le monde parait se remet¬tre du premier choc, quand la Gestapo vient faire une visite de contrôle. Mais au fur et à mesure que la tension monte, le rire nest jamais bien loin... Ce qui reste et continue à remonter à la surface, est a tragédie humaine, vécue par Dré: le combat intérieur, le dégoût de la vie, a déchéance et la peur de se regarder dans le ‘Miroir” et de remonter la pente... Ce sont des passages remplis d’une émotion profonde. Cette émotion est soutenue par un encadrement musical approprié. Frank Verdru fera revivre bien des souvenirs en interprétant des refrains populaires de la deuxième guerre mondiale et quelques mélodies nouvelles s’intègrent merveilleusement à ambiance générale.